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samedi 8 avril 2017

Le pick de guitare

                               

Je m’installe à une table d’un Café du centre-ville, expresso très allongé d’un côté et journal local de l’autre. Mon attention est captée par un article paraissant en une, dans lequel on fait mention d’un mystérieux musicien de rue ayant offert une prestation de quelques chansons des Beatles hier à l’heure de la fermeture des bureaux, au coin de la rue tout juste ici en face.

Le journaliste évoque plusieurs similitudes entre le mystérieux musicien et le célèbre chanteur britannique et ex-Beatles Paul McCartney, qui était d’ailleurs en concert pas plus tard qu’avant-hier à Québec, sur les Plaines d’Abraham. Il appuie ses dires sur le fait que McCartney prend souvent un malin plaisir à prétexter prendre l’avion immédiatement après son concert, afin de se rendre en catimini à l’hôtel, pour ensuite déambuler incognito le lendemain dans ladite ville et ses environs. Il n’est pas rare aussi qu’il se pointe dans un petit bar de banlieue et spontanément sortir sa guitare et gratifier les quelques clients sur place ébahis, on peut facilement le comprendre, de quelques-uns de ses nombreux classiques.

L’auteur de l’article poursuit en mentionnant avoir été témoin de la prestation d’hier juste ici en face du Café où je me trouve présentement, tout comme les quelques passants qui ont daigné s’arrêter pour l’écouter. Il avoue avoir été troublé par la ressemblance entre le mystérieux musicien de rue et l’ex-Beatles. Bien que celui-ci soit vêtu d’un long manteau noir, d’une tuque et de verres fumés mettant en évidence une barbe hirsute, le journaliste remarqua plutôt un français très approximatif teinté d’un fort accent british lorsqu'il s’adressait aux quelques passants entre les chansons. Au-delà de l’accent prononcé, c’est surtout la similitude du timbre de voix et le fait qu’il était un guitariste gaucher, tout comme McCartney, qui le troubla particulièrement.

En terminant, il avoue avoir été touché par une anecdote savoureuse entre le mystérieux musicien et un passant qui s’était arrêté depuis déjà plusieurs minutes afin d’écouter sa prestation. Ce dernier, entre deux chansons, se dirige précipitamment au Café de l’autre côté de la rue, c’est à dire ici-même, afin de lui ramener un breuvage chaud. Le musicien s’arrête au beau milieu de la chanson qu’il venait de débuter pour le remercier chaleureusement d’une franche poignée de main, lui remettant du même coup son pick de guitare en guise d’appréciation de son geste.

Merde merde merde, c’est pas vrai ! que je m’exclame tout haut dans le Café, sentant une bouffée de chaleur m’envahir au moment où je glisse ma main dans ma poche de pantalon, sentant du bout des doigts le pick de guitare que j’y ai glissé hier.

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