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samedi 8 avril 2017

Dans un Café du centre-ville

                           

Oui, j’aime le café. À l’adolescence, c’était du café instant qui, la majorité du temps, goûtait l’eau de vaisselle. Mais bon, à cet âge, je buvais un peu n’importe quoi, quitte à y ajouter une bonne cuillère à table de sucre, question d’en masquer l’amertume. Et, je dois avouer, boire du café me donnait l’impression d’avoir un coup d’avance devant mes amis et collègues étudiants, d’être un pied devant, au-dessus de la mêlée.

Mes premiers pas dans le monde adulte coïncident avec mon entrée au cégep, tout comme ma première rencontre avec la fameuse machine à café de la cafétéria. Qui dit cégep dit période plutôt floue dans mon esprit, période se définissant principalement par l’ambiance festive qui régnait au sein de mon nouveau groupe de joyeux lurons, toujours partant pour les nombreux party, là où la consommation d’alcool était souvent excessive, parfois même inquiétante, d’où mon abonnement quasi quotidien à ladite machine. Je me suis vite aperçu que le café possédait des vertus stimulantes, permettant du même coup d’atténuer les effets « lendemain de veille » tout en masquant les vestiges des nombreuses nuits blanches sur mon visage. J’en consommais donc en quantité industrielle, et noir de préférence.

Ce n’est qu’une fois les pieds biens ancrés dans la vie adulte, emploi stable, petite famille et maison en banlieue, que j’ai découvert quelques-uns des Cafés du centre-ville, du moins ceux ayant pignon sur rue sur la rue principale, sur la main comme on dit en bon français. Découverts plus par curiosité que par hasard, immédiatement séduit par ces petits endroits chaleureux d’une cinquantaine de places assises en moyenne, dont certains par leurs grandes fenêtres offrant une vue imprenable sur la faune urbaine, ou par d’autres qui m’ont de leur côté immédiatement séduit par leur décoration et leur aménagement soignés, élaborés en épousant le style et l’architecture du bâtiment. Et surtout immédiatement séduit par les odeurs, les arômes dégagés par la torréfaction du café faite sur place. Les proprios des différents établissements ont voulu exploiter, développer un nouveau créneau, offrir à leur clients une « expérience-détente » dans une ambiance unique, ce qui me convenait parfaitement. J’avais le profil-type du genre d’individu, de clientèle qu’ils voulaient fidéliser.

Avec les années, ces petits Cafés sont devenus tantôt mon bureau, mon quartier général, mon laboratoire de création, mon terrain de jeu, mon antre. C’est ici, plus que n’importe où ailleurs, que j’y trouve une source inépuisable de sujets et d’histoires à inventer, à développer, tout comme une impressionnante galerie de personnages tous plus singuliers les uns que les autres.

Parfois, je peux être quelques jours sans m’y pointer mais lorsque une étincelle jaillit dans mon esprit, une envie viscérale m’envahit. Les idées foisonnent dans mon esprit en pleine ébullition. Désolé, c’est plus fort que moi, faut que je me pointe au bureau, j’ai de l’ouvrage.

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