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dimanche 16 avril 2017

Argent comptant

                               


Je suis assis dans un Café du centre-ville bondé par un dimanche après-midi d'avril ensoleillé, mais un tantinet frisquet. Seul depuis ce matin, je trouvais la maison vide et beaucoup trop silencieuse à mon goût. Pas que j'étais embarrassé de passer du temps seul chez-moi, mais j'avais comme l'impression que mon petit monde s'était passé le mot en vaquant chacun et chacune à leurs occupations dominicales. Cours de yoga pour l'une, match de hockey pour l'un, études en préparation d'examens pour l'autre. Vous voulez me la jouer comme ça? Parfait. Direction centre-ville alors.

Espadrilles aux pieds, manteau sport sur le corps et tuque sur le cabochon, j'enroule un foulard autour de mon cou avec comme objectif avoué de profiter au maximum de la lumière du soleil. Une fois dans mon auto, je branche mon iPhone et sélectionne le dernier album de Ben Howard. Musique dans le tapis, je suis parti. Centre-ville, tu ne perds rien pour attendre. Arpenter tes rues, croiser les nombreux piétons le sourire aux lèvres, être témoin de ton éveil à l'aube d'un printemps s'annonçant hâtif. Centre-ville, tu m'allumes aujourd'hui.

Merde! Arrivé au but de ma rue, je dois rebrousser chemin, ayant laissé verres fumés et gants sur la petite table près de la porte d'entrée. Avec un soleil aveuglant, amplifié par les reflets de ses rayons sur la neige, pas le choix d'en porter. Pour ce qui est des gants, pas le choix d'en porter aussi, frileux des doigts que je suis.

Quoi de mieux qu'un bon café après une bonne heure de marche à user les nombreux trottoirs mouillés de résidus de neige fondue. Trottoirs sur lesquels j'ai pris le temps de saluer une bonne dizaine d'inconnus, trottoirs sur lesquels j'ai pris le temps de m'arrêter, de m'imprégner des couleurs, des odeurs printanières. Quoi de mieux qu'un bon café après avoir observé les employés des restos et petits cafés s'affairer à sortir les terrasses de leur torpeur, de leur période d'hibernation, de les rendre prêtes à accueillir la clientèle printanière. Quoi de mieux que d'avoir toujours un peu d'argent comptant dans les poches car cet après-midi, celui-ci m'a été utile, le système Interac du Café où je me trouve étant en panne.

De voir le chaos régnant au comptoir de commande, de voir le désarroi du barista se confondant en excuses devant les clients mécontents, de voir ces mêmes clients se diriger vers le guichet automatique au coin de la rue afin de se procurer un peu de liquidités, de voir tout ce brouhaha m'inspire un sujet, une histoire. Dommage que je n'ai pas mon iPad, ma "bébelle" avec moi, comme dirait ma blonde. Va pour la bonne vieille méthode alors.

Je prends quelques serviettes de table en papier sur lesquelles je note mes observations, ce qui me passe par la tête. Je verrai par la suite si ça se tient, s’il y a matière à développer. Quand l'inspiration se pointe, faut pas la laisser passer. Nourrir l'étincelle est le secret.

Finalement, je note sur ma quatrième serviette de table une pensée qui doit certainement tourner en boucle dans la tête du barista présentement, à savoir: "pas de danger que ça arrive un p'tit mardi soir tranquille."

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