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samedi 8 avril 2017

La vedette

                             

Assis dans un Café bondé du centre-ville en cet après-midi de fin de semaine hivernale, je n’ai pas accès à ma table habituelle donc, je prends place au comptoir sur un tabouret, tout près de la porte d’entrée. J’évite de commander au barista, débordé de travail qu’il est, un très allongé comme à l’habitude, me contentant d’un café filtre.

Feuilletant le journal local, mon attention valse entre le contenu de celui-ci et la conversation que tient un couple assis tout juste à côté de moi. La dame fait remarquer à celui que j’imagine être son conjoint, que la personne qui vient d’entrer est une vedette du petit écran. Elle lui mentionne de ne pas se retourner tout de suite, de faire preuve de discrétion, mais elle cherche son nom à voix haute, ajoutant qu’elle l’a sur le bout de la langue. Pour la discrétion, on repassera. Celui que j’imagine être son conjoint garde les yeux rivés sur son journal, l’air de s’en foutre royalement.

De mon côté, je porte furtivement un coup d’œil à la supposée vedette du petit écran par simple curiosité. Tout comme ma voisine, je n’arrive pas à placer un nom sur ce visage qui, à moi aussi, me semble connu, l’ayant tout comme elle sur le bout de la langue. Je l’entends ensuite passer, toujours à voix haute, des commentaires sur les attributs physiques de la vedette, du genre « j’la croyais plus grande que ça », « j’aime pas sa coupe de cheveux », ou encore : « ouain, c’est vrai que la tv donne dix livres ».

Sur ces mots, la vedette en question s’amène, café à la main, derrière ma voisine afin de lui mentionner qu’effectivement, la télé donne l’impression d’être plus corpulent que dans la vraie vie, et espère qu’elle n’est pas trop déçue de l’image qu’elle projette dans la vraie vie. Elle lui souhaite ensuite une bonne journée et va s’assoir à une table le plus loin possible de nous. De voir ma voisine bouche-bée et rouge de gêne, ou de honte, valait le détour, surtout de remarquer que celui dont j’imagine être son conjoint n’ait toujours pas levé les yeux de son journal, mais dont les épaules sautillent de rire.

Ca y est, son nom me revient. Tant pis pour ma voisine, je le garde pour moi.

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