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dimanche 16 avril 2017

Bébelle

                               

Je suis assis dans un Café du centre-ville avec mon nouvel outil de travail, ma nouvelle « bébelle » comme dit ma blonde. J'ai donc traversé la clôture, poser le pied dans l’univers numérique suite à l'acquisition d'un iPad auquel j'ai joint un clavier. Beaucoup plus pratique et malléable qu'un portable, j'en suis cependant encore à l'étape de me familiariser avec « la bête », moi qui écrit toujours mes textes à la main dans un cahier, pour ensuite les retaper à l'ordi.

Je prends conscience, au fur et à mesure que j'écris ce présent texte, que le processus de création est différent, que je devrai forcément faire face à une période d'adaptation. Je m'interroge jusqu'à quel point le fait d'avoir une calligraphie numérique sous les yeux au lieu de ma propre calligraphie à main levée souvent pressée, parfois tout croche, bousculée par une inspiration souvent volatile, influencera ma façon d'écrire, mon style, mon inspiration. Juste le geste de tracer chaque mot, chaque lettre avec un crayon sur une feuille de papier me manque déjà.

Je regarde autour de moi dans le café et suis frappé par la grande majorité d’individus qui ont les yeux rivés sur soit leur portable ou encore leur téléphone, constatant du même coup que le crayon et le cahier de notes semblent être passé date, d'une époque révolue ou pire, en voie de disparition. Un coup d'œil sur l'étagère débordante de journaux, ne trouvant visiblement pas preneur, me ramène à une réalité à laquelle je devrai éventuellement faire face, à savoir si je n'opterai pas moi aussi pour les journaux en format numérique. À l'heure où vous me lisez, je ne me considère pas encore prêt à franchir cette nouvelle étape. Déjà que je change ma façon d'écrire, faut pas trop pousser quand même.

Le mélomane que je suis s'interroge autant, sinon plus, sur le virage numérique que prend l'industrie de la musique depuis quelques années. Déjà que les magasins de musique disparaissent à vue d'œil, que les distributeurs font faillite, les maisons de disques n'ont plus le choix de plancher sur de nouveaux paramètres de fonctionnement, mettant l'emphase sur le volet spectacle au lieu du volet vente d'albums afin d'avoir un peu plus de retour sur leur investissement, de rentabiliser un tant soit peu leurs artistes. Reste les petits magasins indépendants de disques de vinyle vers lesquels se tourner lorsqu'on veut posséder un enregistrement physique, d'où un certain regain des ventes de ce côté.

Une main me tape sur l'épaule. Je lève les yeux de mon écran et y reconnaît un bon ami. Celui-ci se joint à moi, prenant place à ma table, cahier de notes et crayon à la main. Je me dis que c'est maintenant lui le dernier des Mohicans.

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